« [...] Les « Funérailles », extraites des Harmonies poétiques et religieuses, confirment la maîtrise de Stern, mais aussi la passion et le sérieux qu’il véhicule à travers ses interprétations.
Tout en concentration, il alterne les passages énergiques et vifs avec des apaisements méditatifs.
L’instrument se fait tragique en évoquant avec violence la mort de patriotes exécutés lors de la révolution hongroise, tout en faisant entendre distinctement à la main gauche une plainte déchirante.
Les rythmes accélérés, comme de derniers souffles de vie, conduisent inlassablement au silence.
Cette montée en intensité aboutit à une complexité plus grande encore lors des Douze Etudes d’exécution transcendante, réputées faire partie des œuvres de piano seul les plus redoutables.
À travers « Eroica », le pianiste met par exemple en avant une émotivité très personnelle, qui se fait ressentir jusqu’au passage plus incisif de l’étude, au cours duquel les arpèges, les fortissimi et la gestuelle du pianiste respirent l’héroïsme lisztien.
Comme sur les Variations Goldberg, que Gabriel Stern a enregistrées récemment, le temps long et l’enchaînement des morceaux de bravoure réussissent autant à sa versatilité de ton qu’à sa solidité technique. »
« [...] The "Funerals", taken from the poetic and religious "Harmonies", confirm Stern's mastery, but also the passion and seriousness he conveys through his interpretations.
While concentrating, he alternates energetic and lively passages with meditative soothing.
The instrument becomes tragic as it violently evokes the death of patriots executed during the Hungarian revolution, while at the same time making a heart-rending lament distinctly heard in the left hand.
Accelerated rhythms, like last breaths of life, tirelessly lead to silence.
This increase in intensity leads to even greater complexity in the Twelve Etudes of Transcendental Performance, reputed to be among the most formidable works for solo piano.
In "Eroica", the pianist brings out a very personal emotionality, which is felt right up to the more incisive passage of the Etude, during which the arpeggios, fortissimi and gestures of the pianist breathe the heroism of Liszt.
As on the Goldberg Variations, which Gabriel Stern recently recorded, the long time and sequence of bravura pieces succeed as much in its versatility of tone as in its technical solidity. »
--- Suzanne Canessa & Morgane Poulet, Journal Zibeline (Août 2020)